Alors que le gouvernement prépare un « pack reprise d’entreprise », d’abord destiné aux jeunes et aux demandeurs d’emplois et qui couplerait le repérage des PME en cession avec les banques, la Caisse des Dépôts et Consignations et d’autres entreprises, la situation des entreprises en recherche de repreneurs est toujours aussi floue.
Nulles statistiques officielles pour statuer sur le nombre d’entreprises qui se trouveraient aujourd’hui en phase de transmission en France. Un drame franco-français expliqué d’abord par le besoin de confidentialité que réclament les dirigeants aux commandes de ces entreprises. Un besoin légitime en regard du danger, venant d’abord des concurrents, qu’encoure une entreprise à l’annonce du passage de relais par son dirigeant. Pour avoir une idée de la situation, il reste les études réalisées par des cabinets indépendants, telle celle de l’observatoire de l’association des Cédants & repreneurs d’affaires (CRA) qui date déjà de 2007, réalisée auprès de 1.342 repreneurs et portant sur 671 affaires.
Selon l’étude du CRA, il y aurait de 6 à 7 000 entreprises (PME-PMI de 5 à 100 salariés, hors commerces et artisanat) concernées par la transmission cette année. Une estimation réaliste se fondant sur la moyenne d’une transmission tous les 20 ans par entreprise, ce qui donne 18 000 par an : 35% d’entre elles sont cédées à un ou des proches du dirigeant (10% vers la famille et 25% aux salariés), 20% disparaissent. Le reste, diminué des commerces et artisanat, doit donc trouver un repreneur extérieur.
L’étude du CRA affirme qu’il n’y a pas d’effet « papy-boom », considérant que la retraite n’a jamais été un motif de cession que pour 57 % des cédants en 2007 contre 67 % en 2005. Les dirigeants seraient donc prêts à « vieillir » un peu plus aux commandes de leurs entreprises ? « Non » répond l’étude, les cédants signalant comme motif premier la « réorientation » professionnelle. Il semblerait donc que les cédants transmettent leur entreprise à l’approche de la cinquantaine et préparent leur succession à l’avance. Ce qui constitue un bon signal envoyé aux repreneurs.