Une crise financière peut se définir comme une hausse importante et soudaine du coût de financement lié à une raréfaction de l’offre de capitaux. Ces dysfonctionnements peuvent prendre différentes formes. L’économiste monétariste Ana Schwartz (1986) distingue deux catégories de crises : Les « pseudos crises » circonstancielles et localisées. Il s’agit de krachs boursiers ou de chutes de prix de matières premières, entrainant uniquement des pertes de richesse. La seconde catégorie est constituée des « crises réelles » qui sont des phénomènes d’ampleur macroéconomique susceptibles de conduire à une panique bancaire ou de menacer le système de paiements.
Nous allons donc étudier dans un premier temps les analyses qui déclarent que les crises sont identiques ou tout du moins qu’elles présentent de fortes similarités. Puis, nous étudierons les principales crises financières, puis enfin leur gestion, afin de pouvoir savoir si les toutes les crises se ressemblent et si particulièrement la crise qui a commencé en 2006 et qui a ensuite été aggravé par la faillite de Lehman Brothers le 15 septembre 2008 est une crise comme celles que nous avons connu auparavant ?
Les analyses en faveur de la similarité des crises financières
La théorie de la « Debt deflation » d’Irving Fisher (1933)
Irving Fisher, propose en 1933 une explication nouvelle de la crise financière par une théorie dite «du surendettement ». Selon lui, durant les périodes de prospérité, il y a un excès d’optimisme qui entraine un réajustement général des anticipations quant aux opportunités de profit. C’est cette boucle qui conduit au phénomène de surendettement.
Une fois leurs anticipations réévaluées, les agents perçoivent leur situation de surendettement dans laquelle ils se trouvent, ils vont alors être tenté de se désendetter en vendant leurs actifs. Ce qui conduit à une baisse généralisée des prix Cette déflation, entraine alors une dette réelle accrue. Ainsi, c’est la dette qui contribue à la déflation, qui elle-même contribue à l’augmentation en termes réels de la dette
Le modèle des crises entretenues de Minsky
Hyman Minsky est à l’origine de la « résurrection » de la théorie de Fischer dans les années 1960-1970. La théorie de Minsky sur les crises financières mène à une conclusion principale qui lie la théorie du surendettement de Fischer à la révolution du financement des entreprises dans le déclenchement d’un mécanisme auto-entretenu de la crise. En effet, pour Minsky, l’accroissement de l’endettement et la marchéisation du financement des entreprises fragilisent le système financier et sont au cœur d’un « engrenage vers la crise ». Donc une intervention directe des pouvoirs publics, en régulant les pratiques malsaines comme les fonds Ponzi (affaire Madoff), est le seul moyen d’enrayer le mécanisme de crise.
Le modèle des crises génériques de Kindleberger (1996)
Selon Charles Kindleberger, le cycle financier se décompose en cinq phases :
– L’essor : il se caractérise par une forte libéralisation et des innovations financières.
– Euphorie : elle s’explique essentiellement par un changement du régime de crédit qui conduit à un emballement du crédit et à une accélération de la hausse des prix des actifs, qui engendre un phénomène de surendettement et de sous-évaluation du risque, l’accroissement des leviers d’endettement à cause de la hausse spéculative des valeurs mises en garanti aboutit à une fragilisation des bilans
– Le reflux et le pessimisme : ils sont provoqués par une baisse soudaine du prix des actifs qui s’accompagnent du phénomène de credit crunch, c’est-à-dire la de chute de l’offre de crédits suite à la baisse de la valeur des fonds propres à son passif.
– Le paroxysme et le retournement : il y a un accroissement des leviers d’endettement à cause de la hausse spéculative des valeurs mises en garanti, aboutissant à une fragilisation des bilans.
– Déflation et restructuration des bilans : Le désendettement se traduit par des ventes massives d’actifs qui tirent les prix vers le bas créant ainsi un phénomène déflationniste en faisant augmenter les valeurs réelles de la dette comme l’a montré Irving Fisher.
Donc, selon Kindleberger, les causes des crises financières se déroulent toujours selon le même schéma.
Selon, Fisher, Minsky et Kindleberger, les causes des crises financières sont similaires. Mais on va voir que certains auteurs sont allés encore plus loin en déclarant que non seulement les causes des crises financières sont similaires, mais également leurs conséquences, et que donc, la manière de sortir des crises doit à chaque fois être identique. Il s’agit de Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff.
La Théorie de Reinhart et Rogoff (2009)
Dans leur papier: “This Time is Different: A Panoramic View of Eight Centuries of Financial Crises” (2009), declarant que “This time is not different”. C’est à dire que selon eux, notre époque n’est en rien différente des autres, que donc dire que “This Time is different » est pour eux une approche erronée des crises financières. En effet, selon eux, les crises depuis huit siècles, donc depuis le moyen-âge présentent de nombreux traits communs. Ils s’appuient pour appuyer leurs dires de l’énorme base de données internationale qu’ils ont constituée pour leur livre. Et selon eux, une ressemblance paradoxal entre chaque crise est qu’ « avant chaque crise, de bons esprits affirment que cette fois, c’est différent ».
Ils critiquent donc là ouvertement Alan Greenspan, l’ancien président de la Fed, qui a multiplié les déclarations en ce sens. Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff dressent une typologie des crises – paniques bancaires, crises inflationnistes, crises de change, défauts souverains… – et exposent les mécanismes de contagion d’un type à l’autre. Ils montrent donc que les causes des crises sont à chaque fois les mêmes. Mais, là où ils vont plus loin que les autres auteurs, c’est quand ils déclarent que toutes les crises financières partagent également des traits similaires dans leurs conséquences : durée, taux de chômage et inflation élevés, aggravation de l’endettement public et de la dette publique qui est la principale conséquence des crises. Et c’est ce dernier élément qui est le point central de leur analyse. En effet, d’après eux, toutes les crises ont la même conséquence principale qui est l’endettement public. Et donc, toujours d’après eux, cela nécessiterait d’appliquer toujours la même gestion de crise qui serait de réduire les dépenses publics afin de rétablir l’équilibre des finances publiques. Or nous allons voir, que les crises ainsi que le contexte dans lequel elles interviennent sont très différents, et donc la gestion de chaque crise doit s’adapter à ces spécificités et donc être différentes. Donc, on va maintenant voir que les crises sont très diverses.
La diversité des crises financières
Les krachs boursiers
Les krachs boursiers, définis par une chute d’au moins 20% des cours, ne s’accompagnent pas tous de récession ou de dysfonctionnement du système financier. En effet, selon Mishkin et White (20003), toutes les crises boursières ne sont pas associées à un dysfonctionnement du système financier. Ils mettent en évidence quatre types de crises boursières :
– Les krachs qui se produisent sans stress particulier dans le système financier tels que la crise de 2000-2001.
– Les krachs associés à une instabilité financière et une intervention de la Banque Centrale pour assurer ou rétablir le fonctionnement du système financier, tels que les crises de 1929 et 1987.
– Les crises boursières associées à une grande instabilité du système financier telles que celles observées en 1930-31, la crise liée au premier choc pétrolier en 1973, ainsi que la crise des Subprimes commencée en 2006.
– Les krachs accompagnés d’un stress modéré du système financier, comme les crises de 1917 et de 1990.
La crise de 1929
La crise financière et économique de 1929 débute par un krach boursier qui ruine les investisseurs, assèche l’offre de financement et pousse de nombreuses entreprises à la faillite. D’après les données rassemblées par Fisher en 1933 avec sa « théorie de la Debt Deflation », les conditions d’application de son analyse des crises étaient réunies. L’endettement atteint un niveau historique en 1929, et si la course au désendettement permet de diminuer la dette nominale de 20% en 1933, la déflation qui s’en suit est si profonde que le pouvoir d’achat d’un dollar augmente de 75% : malgré sa réduction nominale, la dette s’accroit donc de 40% en termes réels.
La récession qui suivit a été la plus profonde de l’histoire, En effet, Les indices boursiers n’ont repris des valeurs comparables à celles d’avant la crise que 25 ans plus tard, le pic du 3 septembre 1929 n’étant dépassé que le 23 novembre 1954. De plus, le taux de chômage a atteint des records. Par exemple aux Etats-Unis, au début des années 1930, avant le New Deal de Roosevelt, le taux de chômage était de 25% aux Etats-Unis. De plus, le contexte économique était très différent à celui de la crise des Subprimes que l’on traitera par la suite. En effet, selon une étude menée par plusieurs cliomètres monétaires et financiers dont Antoine Parent, il y avait à partir de 1928 une trappe à liquidité aux Etats-Unis, et c’est pour cette raison que la Fed via monsieur Harrison, son président de l’époque n’a en fait pas diminué ses taux d’intérêt après l’éclatement de la bulle en 1929.
Car sinon, les Etats-Unis se seraient enfoncé dans une trappe à liquidité telle qu’elle est définie par Keynes : C’est-à-dire que quand l’inflation et les taux d’intérêt sont bas, la poli monétaire n’agit plus sur la demande de crédit. La Banque Centrale perd alors tout pouvoir de réaction. On entre dans la trappe à liquidité : injecter des liquidités ne relance plus l’économie. On peut citer en exemple la politique de taux d’intérêt à 0% menée par la banque centrale japonaise entre 1993 et 2003 et qui a rendu sa propre politique monétaire inefficace.
La crise liée au premier choc pétrolier en 1973
Le premier choc pétrolier s’est produit en 1973. Les 16 et 17 octobre 1973, pendant la guerre du Kippour, les pays arabes membres de l’Organisation des Pays exportateurs de Pétrole (OPEP) annoncent un embargo sur les livraisons de pétrole contre les États « qui soutiennent Israël ». Mais, pour beaucoup d’économistes, le premier choc pétrolier en 1973 est la conséquence directe de la réaction de l’OPEP à la forte dépréciation du dollar suite à la fin des accords de Bretton Woods. Les pays de l’OPEP décident donc de limiter l’offre de pétrole et d’en augmenter fortement le prix. Entre le mois d’octobre 1973 et le mois de janvier 1974, le prix du baril du brut de référence qu’est l’« Arabe léger », est ainsi quadruplé, passant de 2,32 $ à 9 $. Dans ce prix, l’« État producteur » prélève, en 1973, 2,09 $/baril et 8,7 $/baril en janvier 1974 soit plus de quatre fois plus. La crise se traduit par une forte inflation entre 1973 et 1980.
La crise apparaît d’abord comme une crise classique, après 3 décennies de croissance, il se produit une récession. Cela se traduit par un recul des production industrielles,la baisse du commerce international, forte crise dans la sidérurgie dès 1975 à cause d’une augmentation de l’offre en provenance des Nouveaux Pays Industrialisés d’Asie. Mais pour la première fois la crise combine le chômage et l’inflation qui sont tous les deux supérieurs à 10% en 1975 : c’est la stagflation. La stagflation est le résultat à la fois de la baisse de l’activité économique et d’une hausse de l’inflation. Or auparavant, on était persuadé que l’inflation ne pouvait se conjuguer qu’avec l’accroissement de la croissance économique et de la masse monétaire pour répondre à l’accroissement de la demande de monnaie. Donc, en réalité, malgré les apparences, la crise est plus structurelle que conjoncturelle. Et en effet, dans les pays développés, on ne verra plus des taux de croissance comme ceux qui avaient été affichés pendant les 30 glorieuses, avec environ plus de 5% de croissance par an en moyenne entre 1945 et 1973. Donc cette crise a eu des répercussions quasiment irréversibles pour l’ensemble des pays développés.
Le krach du 19 octobre 1987
Selon Boyer (1988), le krach boursier de 1987 intervient dans un contexte de croissance modérée et de diminution du niveau d’endettement. En effet depuis 1980, à la suite du second choc pétrolier de 1979, la politique américaine, sous l’impulsion du président libéral Ronald Reagan entame un virage vers une politique restrictive, avec un contrôle de l’inflation et de la masse monétaire, ce qui a pour conséquence une hausse des taux d’intérêts réels.. En 1987, c’est donc, la hausse des taux d’intérêts réels qui engendre la crise boursière et non l’inverse. Donc, les causes du krach d’octobre 1987 ne respectent pas les conditions énoncées par Fisher dans sa théorie de la déflation par la dette. Donc le krach d’octobre 1987 diffère totalement de celui de 1929 dans ses causes. Par ailleurs, entre les deux crises, même si Bâle 1 (1988) n’est pas encore en vigueur (il sera mis en place à la suite de ce krach), les règles prudentielles ont été renforcées, avec la création du Glass-Steagell Act en 1933, et la proposition de la taxe Tobin en 1972, de plus, un fonds d’assurance des dépôts n’a été créé aux Etats-Unis en 1933. En outre, la défiance des agents économiques envers le système financier est moindre en 1987.
En effet, il n’y a pas de braderie généralisée des actifs, pas de déflation, ni de panique bancaire (bank run). Au final, le krach d’octobre 1987 n’aura pas d’impact sur la croissance économique, l’année 1989, étant une année de forte croissance et de grande prospérité. Donc, on peut déjà dire que la théorie de Reinhart et Rogoff qui stipule que la durée des crises est la même et que leur impact sur la croissance a toujours les mêmes conséquences, est erronée. En effet, les conséquences du krach d’octobre 1987 sont bien moindres à celles de la crise de 1929. De plus, il est faux de dire que la gestion de crise devait être la même. En effet, le contexte a beaucoup évolué : Depuis, le début des années 1980, il y a a eu des modifications des politiques fiscales menées par Ronald Reagan et Margareth Thatcher aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Et ces politiques ont eu pour effet une diminution des recettes fiscales et donc de contraction des recettes publiques. Et donc, dans les années 1980, on a un facteur évident de l’endettement qui ne tient pas des crises mais de la contraction des recettes. Donc, encore une fois, l’analyse de Reinhart et Rogoff est biaisée.
La crise des NTIC en 2001 suite au krach de 2000
Le krach boursier de 2000 diffère de celui de 1987 à la fois par sa nature plus localisée qui est le secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication, et par l’amplitude exceptionnelle des fluctuations de cours : les valeurs de cours de « l’ancienne économie » connaîtront des corrections de cours plus progressives que celles de la « nouvelle économie ». De plus, alors que le krach de 1987 vient sanctionner une période d’importantes mutations financières et la prise de risques encore mal contrôlés, le krach de 2000 prend appui sur une révision à la baisse des perspectives de croissance d’un nouveau secteur de l’économie réelle : le secteur des NTIC. De plus, en 2000, comme en 1929, on retrouve des mécanismes « à la Fisher », c’est-à-dire qui respecte le mécanisme de la « Debt Deflation ». En effet, la « nouvelle économie » est à la fin des années 1990, perçue comme le moteur de la croissance future et la source de nouvelles opportunités de profit. Cet optimisme a une source objective : durant la seconde moitié des années 1990, le taux de croissance de la productivité américaine dépasse plusieurs fois son niveau des années 1970-1980, selon le rapport annuel de la Banque des Règlements internationaux (BRI). Les ordinateurs, qui, selon le célèbre paradoxe énoncé par Robert Solow, étaient « partout, sauf dans les chiffres de la productivité », semblent enfin contribuer à cette dernière. Les firmes du secteur des NTIC comme notamment Enron bénéficient donc financements externes conséquents, et peuvent donc, malgré leurs pertes courantes, renouveler ces financements en attendant les premiers résultats positifs. Ce profil de financement n’est pas sans rappeler les firmes « Ponzi » avec un schéma pyramidal, décrites par Minski. Les fonds Madoff sont un exemple de fonds « Ponzi » et font partis de ce qu’on appelle le « Shadow Financial Sector », c’est-à-dire des sociétés financières non régulées qui contribuent à la dissémination des risques. La progression du taux d’endettement global de l’économie américaine reste toutefois modérée durant la seconde moitié des années 1990. C’est surtout au sein du secteur financier qu’elle est spectaculaire. En effet, les crédits dus par le secteur financier américain passent de 56% du PIB fin 1995, à 86% du PIB américain à la fin de l’année 2000. Sous la pression de la remontée des taux d’intérêt à long terme, la bulle finit par « éclater » à partir de mars 2000, sous forme d’un krach, s’étendant à l’ensemble des bourses et provoquant une récession économique de ce secteur et de l’économie en général.
Ce qui entraina la faillite d’Enron en décembre 2001. Enron fut l’une des plus grandes entreprises américaines par sa capitalisation boursière. Outre ses activités propres dans le gaz naturel, cette société texane avait monté un système de courtage par lequel elle achetait et revendait de l’électricité, notamment au réseau des distributeurs de courant de l’État de Californie, communication. En décembre 2001, elle fit faillite en raison des pertes occasionnées par ses opérations spéculatives sur le marché de l’électricité, qui avaient été maquillées en bénéfices via des manipulations comptables. Cette faillite entraîna dans son sillage celle d’Arthur Andersen, qui auditait ses comptes. De plus d’autres entreprises qui avaient eu également recours à des opérations frauduleuses de hors bilans font également faillite. Donc, on peut dire que cette crise a permis d’épurer le secteur des NTIC en entrainant la faillite de entreprises qui avaient eu recours à des pratiques risquées et frauduleuses.
De plus, l’importante implication des institutions financières américaines dans le financement de la « bulle internet » constitue un risque d’extension de la crise à travers une panique bancaire. La déflation restera cependant circonscrite au marché boursier. Cependant, l’économie américaine connait une récession avec -0,2% de croissance réelle en 2001. De plus, de nombreux auteurs imputent en partie la responsabilité de cette crise à la Réserve Fédérale (la Fed). En effet, Miller, Weller et Zhang (2002) imputent le krach du NASDAQ en 2000 à l’existence d’une assurance implicite fournie par la Fed. Cette dernière intervient toujours de façon asymétrique. En effet, elle intervient toujours pour limiter les baisses des prix des actifs, mais pas leurs hausses, encourageant ainsi la formation de bulles spéculatives. C’est le phénomène de l’aléa moral, c’est-à-dire qu’en cas de gains, les banques vont le conserver, mais en cas de pertes, elles pourront compter sur la Banque Centrale qui devra jouer son rôle de prêteur en dernier ressort, et ainsi les renflouer (« to bail out »).
La crise des Subprimes
La crise des Subprimes, comme les autres crises financières nées de krach boursier a des causes macroéconomiques. En effet, aux Etats-Unis, depuis le début des années 2000, la Fed, via le directeur de l’époque Allan Greenspan a mené une politique expansionniste caractérisée par une forte hausse de la masse monétaire. Le rapport entre la masse monétaire M1 et le PIB des six grands pays industrialisés passe de 18 à 20 % en moyenne sur la période 1980-2000 à près de 30 % en 2006-2007. Et fait notable, cette hausse de la liquidité ne s’est pas accompagnée d’une augmentation du niveau général des prix. C’est-à-dire que l’inflation était très modérée durant cette période. De plus cette hausse de la liquidité a provoqué une baisse des taux d’intérêts. Greenspan parlait « d’énigme des taux longs » («conundrum») à propos de la forme de la courbe des taux inversée. L’explication à cette forme inversée de la courbe des taux est due à la liquidité excessive qui a provoqué des taux bas à long terme à l’échelle mondiale et insensibles aux fluctuations des taux courts. Ceci correspond à la notion de trappe à liquidité développée par John Maynard Keynes. De plus, la faiblesse des taux d’intérêts et la maitrise inflationniste a poussé les agents vers une aversion moindre au risque et a provoqué également une augmentation des prises de risque sur les marchés financiers. En outre, il y a eu un essor des fonds d’investissement risqués de type hedge funds. La baisse des taux d’intérêts et des primes de risques ont stimulé le crédit. Ce qui a entrainé une hausse de l’endettement aux USA et de plus, les obligations à long terme étant devenues peu rentables, les agents se sont tournés vers l’immobilier pour spéculer. En outre, entre 2000 et 2006, le dollar s’est fortement déprécié, notamment par rapport à l’euro.Donc, on peut dire que la crise des crédits Subprimes qui a ensuite débouché sur la crise financière mondiale qu’on a connu entre 2008 et 2009 a parfaitement respecté le modèle des crises génériques de Charles Kindleberger.
De plus, la crise des Subprimes, comme la crise de 1929 sont les conséquences d’une spéculation excessive qui a abouti à une déconnexion entre la sphère réelle et la sphère financière. Donc dans ses causes la crise des Subprimes présente de fortes similitudes avec les crises passées et notamment avec celle de 1929. En outre, durant les 2 crises s’est joué « le paradoxe de la tranquillité décrit par Minsky ». C’est-à-dire qu’aux Etats-Unis, que ce soit au début des années 2000 ou dans les années 1920, on constate une accumulation de l’endettement due à une prospérité économique. La crise des Subprimes résulte donc de la concomitance de nombreux facteurs macroéconomiques classiques qui sont, en général, la cause des grandes crises financières. Maintenant, nous allons voir ce qui fait la spécificité de cette crise.
Cette crise a été la première crise vraiment due à la complexité financière. En effet, depuis les années 80, les banques et les institutions financières ont inventé de nouveaux outils financiers pour se débarrasser auprès d’autres opérateurs d’un certain nombre de risques et de pouvoir contourner les ratios de solvabilité introduits après le krach d’octobre 1987 avec Bâle 1 (1988). Les banques ont massivement eu recours à la titrisation et à des produits optionnels complexes et risqués : les Credit Default Swap (CDS). Cette complexité financière, a entrainé le phénomène de la non traçabilité des risques. En effet, les banques on fait de la titrisation afin de transformer le risque de crédit appelé aussi risque de défaut, ou risque signature, ou encore risque de contrepartie et ainsi de pouvoir mieux gérer ce risque.
Mais ce risque ne disparait pas pour autant, il reste dans le système, c’est-à-dire que le risque est transféré à la contrepartie, c’est-à-dire l’investisseur qui a acheté les titres titrisés. Autrement dit le risque est désormais porté par les grandes banques d’affaires et les Hedge funds qui ont racheté ces titres. Et il s’agit principalement des grandes banques américaines comme la Bear Sterns, Lehman Brothers, Merrill Lynch, des grandes banques anglaises dont la Northern Rock, Bradford & Bingly, Fannie Maé et Freddy Mac., mais aussi chinoises et Suisses comme UBS,ou encore française et belge avec Dexia, ainsi que les banques régionales des länders allemands. Et il faut noter que la totalité des établissements financiers nommés se sont retrouvé en situation de crise d’insolvabilité et ont dû compter sur les banques centrales. Ces dernières ont aider à monter des opérations de rachat de banques et ont joué leur rôle de préteur en dernier ressort afin de renflouer les banques (to bail out en anglais), à l’exception de Lehmann Brothers.
Cependant, cette crise a de commun avec la crise de 1929, le krach de 1987, et la crise du SME en 1992-1993, le fait qu’elle vient du cœur du système économique mondial, au contraire de la crise asiatique par exemple qui vient de la périphérie du système (Thaïlande). De plus, cette crise est née d’un krach boursier sur un secteur localisé de l’économie : l’immobilier, un peu à l’image de la crise de 2000-2001 (les NTIC). Alors que, les bulles qui ont conduit à la crise de 1929 et au krach de 1987 ne se sont pas formées sur un seul secteur en particulier. Donc, on peut dire, que de nos jours, les crises qui proviennent de krachs boursiers sont dues à des spéculations sur un voire deux secteurs de l’économie, ce qui n’était pas le cas avant.
S’en suit la faillite de nombreuses banques dans le monde entier, Cette perte de confiance entre les agents entraine une chute des principaux indices boursiers .Et le 6 octobre 2008, on assiste au « lundi noir », le CAC 40 chute de 9,04%, Francfort chute de 7,07%, Londres chute de 7,85%, le Dow Jones chute de 3,58% (après avoir perdu plus de 7% en séance), Moscou chute de 19,1%. En cela la crise des Subprimes ressemble à la crise de 1929, car la crise de 1929 a également été une crise systémique avec une faillite en chaine des banques, de plus durant la crise de 1929, il y a également eu une chute des cours de bourse brutales, mais plus importantes encore que durant la crise des Subprimes. En effet, Entre le 22 octobre et le 13 novembre 1929, l’indice Dow Jones subit une perte de 39 %. Et en tout, entre 1929 et 1933, les cours boursiers mondiaux chutent de 89%. Alors qu’entre 2007 et 2009, le Dow Jones a perdu 54%, le CAC 40 57%, ce qui est considérable, mais loin des pertes subies lors de la crise de 1929. Les crises de 1929 et de 2007 sont les seules à avoir eu un impact sur quasiment toutes les places mondiales, Les autres grandes crises ont également conduit à de fortes chutes des indices boursiers, avec une chute de 34% pour le Dow Jones lors du krach d’octobre 1987,avec – 65% pour le Nikkei lors de la crise du Japon, -60% pour les places asiatiques lors de la crise asiatique en 1997, mais cela a été plus local, c’est-à-dire que c’est principalement la place du pays ou du continent d’où est venu la crise qui a été la principale touchée.
En ce qui concerne l’ampleur de la récession économique, la croissance a été négative pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale avec -0.6% de taux de croissance de l’économie en 2009. Les plus touchés sont les grands pays développés, avec -4.1% de taux de croissance en 2009 pour la zone euro, et -2.6% pour les Etats-Unis. Cependant, bien que cette dépression ait été importante, elle a été moindre par rapport à la dépression de 1929-1933. En effet entre 1929 et 1933, le PIB américain chute de 45%.
Les crises de change et les attaques spéculatives
Les crises de changes ont été très nombreuses durant ces deux dernières décennies. En effet, on peut citer à titre d’exemples les crises du Système Monétaire Européen (SME) en 1992-93, la crise mexicaine (1994-95), la crise asiatique (1997-98), crise russe (1998), crise brésilienne (1999,2002), crise turque (2001), et crise argentine (2002). En économie ouverte, lorsque les capitaux sont mobiles, les tensions ont tendance à se polariser sur le marché des changes en cas de déséquilibres. Relativement plus fréquentes que les autres crises sur un passé récent, elles se prêtent par ailleurs plus aisément aux évaluations empiriques.
Typologie des crises de change
On distingue généralement trois générations de modèles de crise. Chaque génération permet de mieux comprendre les crises qui ont eu lieu, mais toujours à posteriori, dans la mesure où de nouvelles crises ont infirmé successivement les générations précédentes.
Dans le modèle d’attaques spéculatives de « première génération », proposé par Paul Krugman (1979), la crise naît de l’incohérence à long terme entre le régime de change fixe et l’accumulation de déficits budgétaires monétisés. Dans les modèles d’attaques spéculatives de « deuxième génération » (Obstfeld, 1994), la crise de change est déclenchée par des anticipations auto-réalisatrices. C’est-à-dire, qu’en l’absence d’attaques spéculatives, l’objectif de change pourrait être durablement maintenu. Cependant, lorsque la croissance est déjà modérée, l’augmentation du taux d’intérêt domestique, nécessaire afin de lutter contre les attaques spéculatives, provoque des dégâts économiques tels que les économistes peuvent préférer dévaluer. Les modèles de « troisième génération » (Krugman, 1999) s’attachent à modéliser les interactions entre crise de change et crise bancaire, d’où le nom de théorie des « crises jumelles ».
Selon Kaminsky et Reihart (1999), le scénario type des crises jumelles est le suivant : au départ, il y a un choc institutionnel du type libéralisation des mouvements de capitaux, l’entrée des capitaux nourrit alors la croissance, celle-ci finit par buter sur la surévaluation du change ou sur un taux d’intérêt élevé, le ralentissement économique est alors suivi d’une double crise (bancaire et de change). Cette succession de génération de modèles reflète la difficulté d’analyser au sein d’un cadre homogène des crises de change très variées. Cependant plusieurs études ont été entreprises afin de classer ces crises selon plusieurs catégories (Kaminsky, 2006). De plus, tous les modèles suggèrent que les crises de change éclatent dans des économies fragilisées, chaque génération de modèles de crise montre que ces vulnérabilités peuvent provenir de différentes sources. En outre, des travaux empiriques ont été réalisés selon une démarche généraliste ou « universelle » (Kaminsky, 1998) afin d’étudier les vulnérabilités qui conduisent à une crise de change. Donc, après avoir exposés ces modèles sur les crises de change, on va maintenant pouvoir étudier deux des principales crises de changes qui ont eu lieurs au cours de ces deux dernières décennies, et que sont la crise du SME en 1992-93 et la crise asiatique en 1997.
La crise du Système Monétaire Européen (1992-93)
Le Système monétaire européen a été créé le 13 mars 1979 après 13 mois de dures négociations. C’est le successeur du Serpent monétaire européen avec lequel il ne faut pas le confondre. Son objectif est de stabiliser les monnaies européennes. Il repose sur trois piliers. Le premier est un encadrement des marges de fluctuations autour d’un cours pivot de référence, l’ECU (European Currency Unit). Pour autant l’ECU n’est en rien une monnaie commune, il n’est qu’un outil virtuel déduit quotidiennement selon les cours de change des monnaies des États membres. L’ECU n’est donc pas une monnaie complète au sens de Hicks dans la mesure où elle ne remplit pas la fonction transactionnelle de la monnaie (rôle d’intermédiaire des échanges) L’ECU est donc seulement une monnaie partielle au sens de Hicks Le troisième pilier est qu’il y a un mécanisme de change qui assure un lien solide entre les monnaies nationales. Enfin le troisième pilier est la présence d’un système de crédit qui gère la solidarité monétaire des pays.
Cependant, en septembre 1992, suite aux spéculations entrainées par un référendum sur l’Europe au Danemark, la lire italienne et la peseta espagnole sont dévaluées. La livre sterling britannique subit le même sort, et se voit éjectée par les spéculateurs à l’extérieur du SME, sous le coup des attaques de George Soros, un gérant de fonds spéculatif.
A l’été 1993, le SME est à nouveau victime des attaques spéculatives de George Soros. La Banque de France épuise ses réserves en trois semaines pour soutenir le franc. La livre sterling et les monnaies qui composent le SME sont également fortement touchées. Il est impossible de respecter les marges de fluctuation. Ces dernières sont élargies à 15% contre 2,25% auparavant. Le système monétaire européen, de fait, prend ainsi fin à l’été 1993.
Et, on peut donc dire, que les attaques spéculatives subies par le système monétaire européen en 1992-1993, relèvent de l’explication de crise de « deuxième génération » (Obstfeld, 1994). En effet, ce ne sont ni l’inflation, ni le poids excessif des déficits publics par rapport à l’Allemagne qui justifiaient ces attaques spéculatives contre la livre Sterling en 1992 ou contre le franc français en 1993. Par contre, la rigueur monétaire nécessaire au maintien de ces monnaies européennes au sein du SME à bandes de fluctuations étroites est apparue suffisamment coûteuse, dans un contexte de fort chômage et de ralentissement économique, pour justifier des paris sur le décrochage de ces monnaies.
La crise asiatique
La crise économique asiatique est une crise économique qui a touché les pays de l’Asie du Sud-Est à partir de juillet 1997, puis qui s’est propagée, avec une moindre ampleur, à d’autres pays émergents : Russie, Argentine, Brésil. C’est donc une crise qui vient de la périphérie du système économique international. Le surinvestissement et des niveaux de dette extérieure très élevés sont les causes sous-jacentes de cette crise, qui a débuté sous la forme d’une crise monétaire (forte dépréciation des monnaies asiatiques).
La crise est initiée par la chute du baht thaïlandais, et se propage à très grande vitesse ; la dépréciation des monnaies touche l’Asie du Sud-Est et tout particulièrement Taïwan dont la monnaie est dépréciée de plus de 45 % par rapport au dollar en l’espace de trois semaines. La croissance s’essouffle dans ces pays qui avaient connu un fort rattrapage dans les années 1990. De plus, le chômage qui était quasiment nul avant 1997 en raison de l’intégration à ces pays au sein du commerce international, s’accroît subitement. En effet, entre 1997 et 1999, le taux de chômage passe de 2.6% à 7,6% en Corée du Sud, et de 4% à 12% en Indonésie, soit une multiplication par trois du taux de chômage dans ces deux pays en à peine 2 ans.
Et la crise asiatique relève de l’explication de crise de « troisième génération » (Krugman, 1999), caractérisée par une interaction entre crise de change et crise bancaire, et dont le point de départ est la libéralisation des mouvements de capitaux, comme le stipule Kaminsky et Reinhart (1999). De plus, les crises des pays émergents sont précédées de plus grandes fragilités que les crises des pays industrialisés. Au total, 86% des crises des pays émergents apparaissent dans des économies avec des fragilités domestiques multiples alors que les vulnérabilités économiques précèdent 50% des crises des pays avancés.
Donc, on peut dire que contrairement à ce que stipulent Reinhart et Rogoff, bien que le schéma que suivent les crises n’est jamais rigoureusement identique. En effet, selon Robert Boyer (1988) « Chaque société a les crises de sa structure », tirant ainsi les leçons de l’historien Ernest Labrousse qui disait que « Les crises se suivent mais ne se ressemblent pas ». L’analyse des crises permet toutefois de repérer et d’interpréter certaines régularités telles que l’excès d’investissements risqués financés à crédit et le développement d’innovation financière pas toujours maitrisées. Donc, dans ces causes et ses manifestations, la crise des Subprimes, bien qu’elle ait un caractère unique de par la spécificité de la structure économique du début du 21e siècle, elle se rapproche des autres crises et notamment de celles qui sont nées de krachs boursiers, à savoir la crise de 1929, le krach du 19 octobre 1987, et la crise des NTIC de 2000-2001 principalement. Cependant, contrairement à ce que stipulent Reinhart et Rogoff, la crise des Subprimes n’a pas eu des conséquences de la même intensité que les autres crises, ni même des conséquences sociales et budgétaires identiques. De plus, sa durée diffère de celles des autres crises. De plus, on va maintenant voir, que ce qui fait la vraie spécificité de la crise des Subprimes, c’est sa gestion exceptionnelle et coordonnée.
Gestion des crises et réglementations financières
L’action des Banques Centrales
Prêteur en dernier ressort
Le prêteur en dernier ressort est l’agent chargé d’assurer l’approvisionnement nécessaire de l’économie en liquidité et donc d’assumer les risques éventuels d’insolvabilité globale du système financier.
Le 1er signal fut la quasi faillite de Bear stern en juin 2007 puis la faillite de Lehman Brothers est arrivé en 2008, ce qui a abouti à une crise systèmique. Dans ce climat de défiance mutuelle entre les banques, le prêteur en dernier ressort joue un rôle primordial dans le rétablissement de la stabilité financière.
Au cours de l’histoire, la façon dont les banques centrales ont endossé cette fonction a modifié l’ampleur des crises.
L’influence réelle du prêteur en dernier ressort dépend à la fois ce son efficacité et de sa force de frappe. Il est communément admis que le prêteur en dernier ressort permet d’écourter la période de dépression qui suit une crise financière.
Les exemples historiques ne manquent pas : 1890, 1921, 1929. Dans tous ces cas, il n’y a pas eu de prêteur en dernier ressort et les dépressions qui ont suivies ont été plus longues et plus profondes. [Histoire mondiale de la spéculation financière 4ème éd.; Charles Kindleberger ; 2004].
L’absence de prêteur en dernier ressort a conduit le monde économique dans une longue période de dépression.
Baisse des taux d’intérêts
Tout d’abord, on a assisté dès la fin de l’année 2007 à une baisse vertigineuse des taux directeurs qui est le taux auquel se refinancent les banques. Cela a été fait dans le but de faciliter l’accès des banques à de la liquidité, de la monnaie Banque Centrale. En effet, le taux des fonds fédéraux de la Fed était avant la crise de 5,25%, et est passé très rapidement à un niveau très faible, et reste toujours aujourd’hui entre 0 et 0,25%. Concernant la BCE, les taux directeurs étaient de 4% en juillet 2007, et sont tombés à 1%.
Cette baisse a cependant été moindre que celle de la Fed, et ceci dans le but d’éviter de tomber dans une trappe à liquidités, rendant impossible la politique monétaire. Cette baisse peut être constatée pour toutes les Banques Centrales (BOJ à 0,1% depuis très longtemps, BOE à 0,5%, …).
Mais bien plus symbolique, l’action concertée menée le 8 octobre 2008 par les banques centrales américaines, britannique, canadienne, européenne, suédoise et suisse. Face à la chute continue des principaux indices boursiers et à la fragilisation croissante du système financier, elles ont en effet abaissé simultanément leurs taux directeurs de 50 points de base. [Les Systèmes Financiers, sous la direction de Christian de Boissieu, 3ème édition] Dès le début de la crise financière, l’objectif des banques centrales a été de rétablir de la confiance au sein du marché monétaire en tendant vers une normalisation de son fonctionnement. Ces actions, couplées à la baisse coordonnée des taux d’intérêts directeurs ont permis aux banques de trouver le financement à court terme qu’elles recherchaient en vain sur le marché interbancaire.
Mesures non-conventionnelles
L’action des banques centrales a été immédiate. En effet, elles ont agi très peu de temps après les premières tensions qui ont ébranlées le marché interbancaire :
– Dès le 9 août 2007, l’Eurosystème a décidé de fournir des liquidités en quantité illimitée au jour le jour. Afin de réduire les tensions sur les taux du marché interbancaire, l’Eurosystème a plus que doublé le montant total des refinancements accordés aux banques, passant de 450 milliards d’euros avant la crise à environ 1000 milliards d’euros pendant la crise.
– Peu après, la Fed a étendu de 1 à 30 jours la maturité maximale de sa facilité d’emprunt permanente.
– En août 2007, l’Eurosystème a ajouté des opérations de refinancement de moyen terme à cause du raccourcissement de la maturité des échanges interbancaires.
– En juin 2007, les banques centrales ont renforcé leur coordination pour aider les banques à se refinancer en dollar américain. Il s’agit d’accords temporaires (appelé « accords swap ») passés entre la BCE ainsi que la BNS avec la Fed. Ces montages ont permis d’injecter des montants considérables.
Les politique d’open market généralisé : cette politique consiste a acheté ou vendre(acheté dens le cas présent) des titres public (bon du trésor) pour fournir des liquidités.
Après la faillite de Lehman Brothers, les banques centrales ont acheté toutes sortes de titres, même ceux émis par les entreprises sans passer par les banques (obligation corporate), le but étant d’aider les entreprises directement pour éviter qu’elles ne face défaut.
Les actions dites « non conventionnelles » de la Fed
La méthode consiste à acheter en très grande quantité des bons du trésor pour injecter de la liquidité en masse dans le système. Afin de procéder à ce genre d’opérations extrêmement lourdes financièrement, la Fed a elle-même produit l’argent en faisant fonctionner les « planches à billets ». Cette méthode appelée « assouplissement monétaire » (en anglais « quantitative easing ») n’est pas sans effets secondaire. La dévaluation de la monnaie nationale se fait rapidement ressentir ainsi que le risque d’une montée générale des prix.
Comparaison de la gestion des crises
La crise financière et économique de 1929 débute par un krach boursier qui ruine des investisseurs, assèche l’offre de financement et pousse de nombreuses entreprises à la faillite. D’après les données rassemblées par Fisher (1933), les conditions d’application de son analyse des crises semblent réunies. L’endettement atteint un niveau historique en 1929 et si la course au désendettement permet de réduire la dette nominale de 20% en 1933, les prix baisse si fortement que le pouvoir d’achat d’un dollar augmente de 75% : malgré sa réduction nominale, la dette s’accroît donc de 40% en terme réels.
En 1929, la Fed a accentué la crise selon M. Friedman et A. Schwartz car au lieu de baisser ces taux , la Fed à resserré sa politique monétaire en augmentant ses taux d’intérêts directeurs , ce qui a eu pour conséquence, une baisse encore plus accrue de la liquidité, et qui a mené par la suite, a la déflation des année 30. Cependant, comme nous l’avons dit précédemment, certains travaux de cliométrie mettent en évidence le fait qu’il y avait une trappe à liquidité. En effet, ces études montrent qu’entre 1928 et 19230, il y avait une trappe à liquidité aux Etats-Unis qui a empêché la Fed de diminuer son taux directeur et d’injecter des liquidités car cela aurait nourrit la spéculation. De plus, ces études montrent aussi qu’à partir de 1929, la fonction de réaction de la Fed évolue, donc il y a vraiment une volonté de vouloir sortir de la trappe à liquidité ? Donc, toujours, selon ces auteurs, contrairement à ce que disaient les monétaristes (Friedman, Schwartz, Mc Callum, Brunner, Meltzer, Gandolfi), la Fed n’a pas été attentiste durant cette période. Elle avait conscience de ce qu’il se passait et elle a tout fait pour sortir de la trappe à liquidité. Donc, la Fed a modifié sa politique monétaire entre 1930 et 1932 afin de sortir de la trappe à liquidité. Ce qu’elle a réussi à faire à partir de 1930-31. Donc, ces travaux de cliométrie remettent également en cause l’analyse de la monétariste Christina Romer (1990) qui va encore plus loin que les autres monétaristes.
En effet, selon elle, même dans un contexte de trappe à liquidité, les agents vont anticiper une poursuite de l’inflation, ce qui diminue le taux d’intérêt réel, et cela permet à l’économie de se relancer. Or, ces études de cliométrie ont montré qu’une hausse de la masse monétaire n’aurait pas généré d’anticipations d’inflation en 1929 et n’aurait donc pas permis de sortir de la trappe à liquidité. De plus, une autre spécificité de la crise de 1929 par rapport à la crise des Subprimes est qu’en 1929, les pays ont adopté la stratégie du chacun pour soi, c’est à dire que chacun a essayé de s’en sortir au dépend de leurs voisin. Ils réintroduisent des barrières protectionnistes sous forme de tarif douanier et de contingentement. De plus, un recours à des dévaluations compétitive ont eu lieux, ils ont joué le jeu de la guerre des monnaies afin de sous-évalué leurs devise dans le but d’amélioré leurs compétitivité. Donc, là encore, on peut dire que Reinhart et Rogoff se trompent en prétendant que chaque crise est identique et que la gestion de chaque crise doit être la même.
Selon Robert Boyer (1988), le krach boursier de 1987 intervient dans un contexte tout a fait différent : la croissance est déjà ralentie, et si le taux d’endettement demeure élevé, sa baisse est déjà amorcé dans nombre de pays.
En 1987, c’est la hausse des taux d’intérêts réels qui engendre la crise boursière et non l’inverse. La réserve fédérale Américaine intervient plus rapidement en 1987 qu’en 1929 pour organiser l’alimentation du marché en liquidités. L’intervention de 1987 est aussi plus ciblée sur les intermédiaires financiers spécialisés (maison de titres), alors qu’en 1929 les interventions visaient directement à soutenir les cours boursiers (achats de titres par la banque de réserve fédérale de New York). Par ailleurs, entre les 2 crises les règles prudentielles ont été renforcées et un fonds d’assurance des dépôts a été créé aux États-Unis en 1933. La défiance du public envers le système financier est sans doute moindre en 1987 : il n’y aura pas de braderie généralisée des actifs, pas de déflation, ni de panique bancaire. Au final, l’impact du krach de 1987 sur l’activité économique se révélera très réduite. Cette absence de récession est sans doute à relier à l’efficacité et à la précocité des interventions des autorités monétaires, même si d’autres facteurs entrent probablement en jeu (croissance modérée avant le krach, désendettement déjà amorcé…).
Le 19 octobre 1987, le dow jones perd 22% en 1 séance et la bourse US décide de fermé pendant qlq heures. Greenspan décide donc d’injecter massivement des liquidités pour modifié les anticipations et faire baissé le taux d’intérêt directeur. Le bon taux de croissance en 88 fut la résultante de cet apport massif en liquidité. De plus, grâce à la politique réactive de la Fed, le krach n’a duré que 2/3 jours.
En 2007/2008, les banques centrales ont tirés les leçons des crises en adoptant une démarche inverse à la gestion de 1929, et en s’inspirant de la bonne gestion du krach d’octobre 1987 en jouant le rôle de préteur en dernier ressort vis-à-vis des agents et du système économique. En outre, le G20 a limité la tentation protectionniste en 2007/2008 en essayant d’implanter des mesures coopératives en obligeant les pays à dialoguer. Par ailleurs, il y a eu une coordination des banques centrales, en ce qui concerne la gestion des crises, afin d’éviter les erreurs du chacun pour soi de la crise de 1929.
Les actions des pouvoirs publiques
Les plans «anti-crise»
Aujourd’hui, les marchés financiers ont récupérés grâce aux politiques monétaires très accommodantes depuis 2008 (taux d’intérêts bas), pour faciliter l’accès aux crédits.
• Le « Hope Now Alliance »
Le « Hope Now Alliance » est un programme qui a été présenté en décembre 2007 par Henry M.Paulson (secrétaire du Trésor) pour protéger les ménages les plus fragiles et pour tenter d’endiguer la crise au plus vite. La 1e mesure a été d’injecter 700 milliards de dollars afin de renflouer les banques. = to bail out en anglais.
La deuxième mesure prise a été de geler pour une durée de cinq ans les taux d’intérêt sur les prêts Subprimes à taux variable.
• Les orientations du G7
Les ministres se sont engagés à mettre en place une action « urgente et exceptionnelle » pour enrayer au plus vite la crise.
Pour résumer, les membres s’engagent à tout faire pour éviter la faillite des banques importantes, à restaurer la confiance des épargnants par des garanties publiques sur les dépôts et à garantir aux banques un accès à la liquidité.
• Plan de l’Eurogroupe
Le sauvetage des banques en difficultés fut un point essentiel des états pour essayer de limité la crise des Subprimes.
Après avoir assuré une nouvelle fois qu’aucune banque ne ferait faillite, l’Eurogroupe a détaillé de façon concrète les actions qui seraient menées :
– un renforcement des fonds propres des organismes financiers pour assurer leur solvabilité ;
– en intervenant, le cas échéant, en capital dans une banque qui serait en difficulté ;
– en octroyant une garantie de l’État pour aider les banques à trouver des ressources à long terme afin de relancer le financement de l’économie ;
– en relevant la garantie des dépôts ; [Banque de France N°2 Février 2009]
Les plans de relance économique
Les plans de relances économiques ont été mis en place qu’après le traitement de la crise. On entend par « traitement de la crise », les diverses actions menées par les banques centrales ainsi que les nombreux sauvetages des états.
En période de crise, il faut que les politiques de relance économique soient à la fois significatives et temporaires. En effet, il faut qu’elles agissent suffisamment rapidement pour rétablir la stabilité de l’économie sans toutefois s’inscrire dans la durée pour éviter une dégradation structurelle des finances publiques. Si tel était le cas, les ménages anticiperaient une hausse future de la fiscalité et épargneraient le revenu supplémentaire obtenu par la relance budgétaire.
La Commission européenne a proposé en 2009 un plan de relance harmonisé de 200 milliards d’euros (soit 1,5% du PIB de l’UE) en faisant participer chaque Etat à hauteur de 1,2% de son PIB national.
• Aux Etats-Unis
Il est important de noté que le taux de chômage aux US a fortement augmenté suite aux différentes crises :
– le chômage aux US atteint un pic de 25% en 1933 suite a la crise de 1929
– de même, le taux de chômage en 2006 était sous la barre des 5% et est passé a prés de 10% en avril 2010.
C’est pourquoi le plan de relance économique américain de 2007/2008 a mobilisé plus de fonds que le plan de sauvetage du secteur financier, respectivement 787 milliards $ (5,8% du PIB) contre 700 milliards $, afin d’endiguer les effets de la crise sur l’économie réelle.
• Dans les pays émergents
De nombreux pays émergents, essentiellement en Asie et au Moyen-Orient ont fait face à la crise en dépréciant leur monnaie par rapport au dollar. La Corée a déprécié sa monnaie à hauteur de 55%, l’Inde à hauteur de 27%, le Brésil de 60% et la Turquie de 37%.
Cette arme économique a pour objectif d’augmenter relativement le prix des importations et de diminuer le prix des exportations.
Concrètement, cela se traduit par une augmentation de la demande intérieure pour les biens domestiques et une amélioration relativement rapide de la balance commerciale. Les plans de relance via la une politique monétaire n’ont pas été de grandes ampleurs dans les pays émergents à l’exception de la chine.
Les lacunes de la régulation et les réformes à apporter
Améliorer le fonctionnement des agences de notations
La première amélioration à apporter au système économique est au niveau des agences de notation. On les rend souvent responsable des crise car elles n’ont pas vu arriver trois des grandes crises financières au cours de ces quinze dernières années: la crise asiatique de 1997, Enron en 2001, et la crise des Subprimes 2007. Cependant de nombreux travaux empiriques ont montré que les crises financières sont difficiles à prévoir. Essentiellement parce qu’elles changent de nature au fur et à mesure de l’analyse et de la compréhension des crises précédentes.
Plusieurs propositions ont été faites pour sortir d’un tel conflit entre les agences et leurs clients qui peuvent être nuisible à la transparence à l’évaluation des risques :
– Faire payer la notation par les investisseurs et non pas par les émetteurs ce qui pose problème parce que chaque investisseur voudrait accéder à l’information sans payer.
– Financer les agences de notation sur fonds publics, mais déboucherait sur des formules de nationalisation.
– Une formule d’abonnement où chaque client d’une agence de notation lui paierait un forfait annuel couvrant une palette de prestations.
– Nommer de manière aléatoire l’agence notant certains produits potentiellement sensibles. Cette solution a été récemment envisagée aux Etats-Unis.
Adapter la réglementation prudentielle des banques
Selon Michel Aglietta, « il faut exclure les échappatoires et mettre un terme à l’arbitrage réglementaire » qui offrent aux banques « la latitude d’arbitrer entre leurs risques réels et leurs obligations réglementaires en recourant massivement aux dérivés de crédit ».
En plus du risque d’arbitrage réglementaire, le Comité de Bâle tente d’apporter des solutions pour contrer efficacement le risque de liquidité.
Concernant le risque de liquidité, les principaux travaux du Comité de Bâle portent sur le développement d’une vision agrégée (gestion/contrôle interne), sur le renforcement de la gestion des points de vulnérabilités (expositions hors bilans, titrisations) et sur la généralisation des pratiques des stress test. Le Stress Testing est un ensemble d’études menées pour analyser les éventuels effets sur la valorisation d’un portefeuille avec des scénarios exceptionnels mais plausibles. L’objectif est de simuler une situation de crise pour étudier les réactions du portefeuille.
Les réglementations prudentielles : Bâle 1 et Bâle 2
Depuis la mise en place d’obligations prudentielles, par les règles de Bâle 1 en 1988 à la suite du krach d’octobre 1987, et par celles de Bâle 2 en 2004, les banques sont soumises à un ratio de fonds propres à respecter pour se protéger d’aléas qui peuvent leur arriver.
Les banques doivent donc depuis Bale 2, respecter le ratio McDonough ou ratio de solvabilité bancaire et elles devaient de toute façon respecter le ratio Cooke qui les oblige à détenir un ratio de fonds propres minimum de 8 %.
Donc on peut dire que les réglementations imposées aux banques et notamment celles de Bale 1 et de Bale 2 ont poussé indirectement les banques à avoir des comportements risqués, et ont donc poussé les banques à recourir à la titrisation, ce qui a conduit à la crise des Subprimes.
La crise doit conduire à réaffirmer les objectifs de Bâle II en particulier sur l’importance d’une gestion prudente et efficace des risques afin de protéger la solvabilité des banques et promouvoir la stabilité financière. Il est également important de renforcer la transparence des banques en matière d’information relative aux méthodes d’évaluation à la juste valeur et leur traduction dans le compte de résultat.
Par ailleurs, les risques de crédit et les risques liés aux procédures de titrisation sont mieux pris en compte dans Bâle II que dans Bâle I car il définit avec précision les critères qui, dans une opération de titrisation, permettent de juger du caractère effectif du transfert du risque de crédit d’une banque vers un opérateur.
Quand tout va bien, les superviseurs bancaires doivent imposer aux banques de se garantir contre d’éventuels retournements de situation. Il faut les obliger, lorsque la valeur des actifs tend à augmenter beaucoup plus vite que le capital, à mettre du capital en réserve au lieu d’accroitre le levier (Michel Aglietta, La Crise, 2008). Le levier doit donc être une fonction décroissante de l’expansion des actifs afin de limiter « l’effet boule de neige ».
Une des solutions apportées afin d’endiguer ce caractère procyclique est le « day one profit ». Dans ce modèle, les gains engendrés d’une titrisation seraient enregistrés immédiatement en résultats alors que les risques s’échelonneraient sur toute la durée de la transaction.
Pour résumer, nous pouvons dire que ces règles comptables accroissent la pression sur les fonds propres et poussent les abnques à prendre d’avantage de risques.
Le processus Lamfalussy qui a été initié en 2001 dans le but de renforcer le cadre européen de la réglementation et du contrôle du secteur financier a débouché sur la mise en place de trois comités de régulation nationaux de niveau 3 :
• Le CERS (committee of European Securities Regulators) pour les régulateurs financiers
• Le CEBS (committee of European Banking Supervisors) pour les banques
• CEIOPS (committee of European Insurance and Occupational Supervisors) pour les assurances.
Conclusion
Pour conclure, on peut dire que L’analyse des crises permet de repérer et d’interpréter certaines régularités telles que l’excès d’investissements risqués financés à crédit et le développement d’innovations financières pas toujours maitrisées. Cependant, le schéma que suivent les crises financières n’est jamais rigoureusement identique. L’intensité et les caractéristiques des crises varient, ainsi que le contexte dans lequel elles interviennent. On peut donc dire que la crise des Subprimes n’est pas une crise comme les autres, car de par ses causes et de par le fait qu’elle a ébranlée de manière considérable l’ensemble de l’économie mondiale, elle se rapproche uniquement de la crise de 1929.
Cependant sa gestion en s’inspirant de celle du krach d’octobre 1987, a été totalement à l’opposé de la gestion de la crise de 1929 (mais le contexte avec une présence de trappe à liquidité était différent). La Fed a donc bien retenu les leçons des crises précédentes, car elle a vraiment agi de manière à corriger les erreurs commises dans le passé, et notamment lors de la crise de 1929. Et même si il est un peu tôt pour le dire, cela a quand même été un succès car le monde n’a connu « qu’ » une année de croissance négative suite à la crise des Subprimes. C’était en 2009 avec -0.6%. En effet en 2010 la croissance mondiale était de 5%. La récession des années 1930 avait été beaucoup plus sévère et profonde, les indices boursiers n’ont repris des valeurs comparables à celles précédant la crise de 1929 que vingt-cinq ans plus tard. Donc les conséquences de la crise des Subprimes et la durée de la récession qui a suivi sont différentes de celles des crises passées.
Donc, on peut dire pour résumé, que la crise des Subprimes est intervenue dans un contexte différent de celui des autres crises, les causes certes similaires présentent certaines disparités avec les causes des crises passées (poussée à son paroxysme de l’innovation financière, règles prudentielles qui ont incitées à la prise de risque, présence des monolines qui ont en quelque sorte « aveuglées les agences de notation »), les conséquences sont différentes de celles des crises précédentes, et donc la gestion de la crise a donc été unique pour s’adapter à toutes ces spécificités. Et donc, l’analyse de Reinhart et Rogoff qui stipule que toutes les crises interviennent, intervenants dans le même contexte et ayants les mêmes conséquences nécessite la même politique de sortie de crise (à savoir la baisse des dépenses publiques) est erronée. On a bien vu que pour pouvoir sortir de la crise, il fallait mettre en place une politique Keynésienne afin de relancer l’activité économique, et non une politique d’austérité.
En outre, après la crise des Subprimes qui a endommagé et qui a encore des répércution sur le système financier mondial, est-ce qu’on ne s’orientera pas vers une crise des Etats comme en témoigne la Grèce, l’Irlande et le Portugal ces dernier temps? Il faudra donc sûrement cesser les politiques Keynésiennes, une fois la croissance rétablie et adopter une politique de sortie de crise, c’est-à-dire une politique Schumpéterienne, via l’innovation et la recherche, comme Joseph Schumpeter dans son livre intitulé « Théorie du développement économique », car la bonne gestion de crise est de mettre en place une politique Keynésienne afin de sortir de la crise, et ensuite, pendant l’après crise d’appliquer une politique Schumpéterienne.