Assouplissement Quantitatif (QE)

L’Assouplissement Quantitatif, ou encore Quantitative Easing (QE) est une politique monétaire non conventionnelle que peuvent utiliser les banques centrales.

Les politiques monétaires conventionnelles sont le taux directeur de la banque centrale, le taux d’escompte et le niveau de réserves obligatoires des banques commerciales auprès de la banque centrale. Si ces trois méthodes ont échoué à augmenter la masse monétaire dans le pays, la banque centrale peut effectuer un Quantitative Easing (QE) : elle achète des bons du trésor et d’autres actifs financiers auprès du secteur privé sans stérilisation, ce qui augmente la monnaie en circulation et les réserves du secteur bancaire.

L’achat en quantité de bons du trésor fait monter leur prix et donc rend les obligations d’État moins attractives pour les banques et les entreprises. Cette méthode permet donc de relancer le goût du risque et des investissements privés.

Cette méthode n’est utilisée qu’en cas de crise économique et de risque de déflation, car la création monétaire a pour impact direct une hausse de l’inflation.

Le Japon a été le premier pays à utiliser le QE. Après la crise de la fin des années 1990, le pays a connu une longue période déflationniste. Les politiques conventionnelles n’ont pas fourni de résultats (le taux directeur est abaissé à 0% en 2000), la Banque du Japon décide donc d’effectuer un assouplissement quantitatif en mars 2001 afin d’accroître les liquidités et de sortir de la déflation. Cette opération a duré jusqu’en 2006.

Durant la crise financière des subprimes, les États-Unis et le Royaume-Uni ont également utilisé cette politique monétaire non-conventionnelle. Les taux d’intérêt des banques centrales étaient là aussi proche de 0%. Commencé en avril 2009, le montant des actifs achetés par la Banque d’Angleterre fin 2010 s’élevait à 200 milliards de Livres Sterling soit près de 7% du PIB du Royaume-Uni.

Aux États-Unis, la première opération de QE s’est déroulée de décembre 2008 à mars 2010 pour un montant de 1700 milliards de dollars. En novembre 2010, un second assouplissement quantitatif (QE2) a été mis en place pour 600 milliards de dollars. La Fed a racheté des titres détenus par des institutions financières américaines pour favoriser l’accroissement de l’activité économique américaine. Cela a sans doute évité aux États-Unis de sombrer dans une période déflationniste. A ce moment-là, le taux directeur était proche de zéro et les banques commerciales ne se prêtaient presque plus entre elles.

En Europe, la BCE a effectué, début 2012, des opérations de refinancement à long terme (LTRO) pour les banques d’un montant de 1020 milliards d’euros, mais cela n’est pas considéré comme étant réellement du Quantitative Easing.

Les investisseurs américains souhaitent la mise en place d’un nouvel assouplissement quantitatif (QE3) afin de soutenir la reprise actuelle de l’économie américaine. En Europe, certains souhaitent la mise en place de ce système afin de lutter contre la crise des dettes souveraines. Cela permettrait de limiter la spéculation sur les taux des obligations finançant les dettes souveraines.

Colin Rousselot

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