Voulez-vous vraiment François Hollande comme président ?

Les résultats définitifs du premier tour des élections présidentielles françaises du 22 avril 2012 sont tombés et montrent certes une percée des votes extrêmes, mais aussi et surtout un net avantage à François Hollande, qui pourrait devenir le prochain président de la République Française. D’où notre question:

Voulez-vous vraiment François Hollande comme president ?

Reprenons les trois premiers points de son programme, téléchargé à partir du site du Parti Socialiste, sous notre analyse (en italique):

Je veux relancer la production, l’emploi et la croissance. Je créerai une Banque publique d’investissement. Deux choses: soit il crée une banque qui existe déjà, OSEO, soit il crée une banque qui veut prêter aux gens ou entreprises qui ne pourront pas rembourser. Dans le premier cas, c’est une dépense futile car redondante, dans le second, il s’agit d’une dépense dangereuse en terme de faillite car prêter « aux insolvables » ou « aux risqués », ce n’est ni le rôle de l’état, ni le rôle d’une banque, aussi publique soit-elle. Et si la destinée de cette banque est d’être en perpétuelle faillite, comme l’est par exemple la sécurité sociale, le coût sera supporté exclusivement par… la population française. Belle idée socialiste non ? À travers ses fonds régionaux (les régions n’ont pas des fonds extensibles), je favoriserai le développement des PME, le soutien aux filières d’avenir et la conversion écologique et énergétique de l’industrie. Je permettrai aux régions, pivots de l’animation économique, de prendre des participations dans les entreprises stratégiques pour le développement local et la compétitivité de la France. Une partie des financements sera orientée vers l’économie sociale et solidaire. Ça sent mauvais tout ça: le sous-entendu à une nationalisation partielle d’entreprises qui n’ont d’ailleurs plus besoin de l’état ne peut que créer du désordre économique et surtout stratégique. En effet, quelle entreprise voudrait désormais investir en France sachant qu’elle se risquerai à commercer avec des entreprises instables, partiellement nationalisées et/ou dans un cadre semi dirigiste ? Pourquoi une région irai s’immiscer dans le capital d’une entreprise, aussi écologique soit-elle, alors que les besoins de financement en terme d’infrastructure des régions ne sont même pas intégralement supportés par ces mêmes régions ? Est-ce le début de la désindustrialisation ?

Je ferai des PME une priorité. Je mobiliserai l’épargne des Français, en créant un livret d’épargne industrie dont le produit sera entièrement dédié au financement des PME et des entreprises innovantes. Cela existe déjà. De plus, les Français, rois de l’épargne, choisissent de manière rationnelle leurs investissements. Pourquoi investir dans un tel livret si le rendement n’est pas supérieur à la moyenne des rendements qui préexistent ce nouveau livret ? Il faut jouer le jeu du capitalisme financier pour pouvoir profiter de ses bénéfices. Le livret, un fond, un véhicule financier, car c’est bien de cela qu’il s’agit, qui serait focalisé sur de telles industries et requérant l’épargne de français somme toute financiarisés n’est qu’un comble pour un parti ne faisant que taper sur ce dont il veut profiter dans son programme. Pour cela, je doublerai le plafond du livret développement durable, en le portant de 6 000 à 12 000 euros. Les PME, les TPE, les artisans et les commerçants auront, dans chaque région, un interlocuteur unique. Le crédit d’impôt recherche leur sera rendu plus simple et plus accessible. Je veillerai à ce que la commande publique leur soit bien ouverte, en toute indépendance et transparence. Attention tout de même à l’augmentation d’un tel plafond, car il faudra tenir le double d’engagement de rentabilité sur ces livrets… Le reste existe déjà, les procédure de répartition des marchés publics ont été clarifiés et rendu plus transparent sous l’ère Sarkozy et notamment grâce aux NTIC. Enfin, augmenter les rendements d’un véhicule d’épargne encourage certes à l’épargne, mais au détriment du moteur de la croissance: la consommation !

Une distinction sera faite entre les bénéfices réinvestis et ceux distribués aux actionnaires. Je mettrai en place trois taux d’imposition différents sur les sociétés : 35% pour les grandes, 30% pour les petites et moyennes, 15% pour les très petites. Ce qui gangrène les PME, ce n’est pas le taux d’imposition, qui est payé uniquement à la suite d’exercices bénéficiaires. Le cancer des PME réside dans la taxation du travail. Donc modifier la taxation des bénéfices des entreprises ne changera rien au comportement des patrons vis à vis de l’emploi, de la politique de recrutement, des perspectives et de la stratégie globales de développement en France. C’est pourtant le moteur essentiel de la création de valeur, donc de la richesse et de sa redistribution éventuelle à la population. Car on ne peut redistribuer que quelque-chose qui existe… Concernant la distinction entre les bénéfices réinvestis et ceux distribués aux actionnaires, ce n’est ni plus ni moins que de la démagogie aveugle par rapport au fonctionnement humain: un actionnaire, qui supporte les risques de l’investissement, attend un rendement convenable, le dividende. Si il n’est pas au rendez-vous, l’actionnaire ira voir ailleurs, hors de France éventuellement. Donc moins de potentiel de développement pour les entreprises françaises car moins d’actionnaires ne voudront engager leur capital aux couples risque/rendement proposés. Concernant les choix de l’entreprise quant à l’arbitrage dividende/réinvestissement, cela relève de la stratégie et de la gouvernance de l’entreprise. Influencer cette dernière peut être néfaste à son développement à long terme: imaginez une entreprise contrainte de réinvestir un capital qu’elle à besoin d’accumuler pour pouvoir acheter à moyen terme un concurrent ou une entreprise innovante ? N’imaginez pas la suite, l’entreprise s’est faite achetée par un concurrent étranger qui aura pris soin de délocaliser la main d’œuvre !

Il ne s’agit là que des trois premières propositions, sur soixante, du programme socialiste porté par François Hollande lors de cette élection présidentielle Française. Autant vous dire de bien lire le programme au travers du prisme de la rationalité économique afin de conscientiser votre vote le 6 mai prochain. Bonne lecture et n’hésitez pas à réagir…

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