Droit de réponse

Nous souhaitons répondre aux affirmations entendues ci et là à propos des moyens utilisés par les États (notamment la France et ses 365 milliards d’euros injectés) pour tenter de remédier à cette crise sans précédent. D’aucuns aiment à penser que de la même manière que l’état vient d’injecter 365 milliards d’euros dans l’économie pour « sauver » les banques, il peut résorber les 11 milliards d’euros de la Sécurité Sociale (plus communément connu sous le terme de « trou de la Sécu ») ou résoudre le problème du financement des retraites. Certains affirment même qu’en réunissant l’argent de tout les continents, on pourrait mettre fin à la fin dans le monde, euh pardon, la faim dans le monde…

Mais allons, réveillons nous !!!

L’état n’a pas, à proprement parlé, injecté en nominal 365 milliards d’euros. Il à prêté à des banques de l’argent sous certaines conditions (notamment la non restriction du crédit ou la fin des « parachutes dorés »), ce qui est bien différent d’une simple « donation » sous entendue par de nombreuses personnes pendant cette crise.

Certaines personnes osent encore penser voire affirmer, sans avoir ni étudié l’histoire (1929 en particulier) ni étudié l’économie (dont par exemple Diamond & Dybvig), que l’État, qu’il soit américain ou français, n’aurait pas du injecter, s’ingérer, prêter aux banques, et aurait mieux fait de construire des logements sociaux ou des emplois aidés (minces échantillons des nombreuses bêtises entendues).

Mais allons, réveillons nous !!!

Si l’état n’investit pas ou ne prête pas aux banques, autant pour renflouer leur pertes insolvables sans interventionnisme que pour relancer l’économie frigorifiée par l’assèchement du crédit et la raréfaction des investissements, les banques fermeront leurs portes. Cela n’a pas l’air de déranger outre mesure certaines classes politiques françaises (je pense au NPA par exemple, le nouveau parti anti-capitaliste d’Olivier Besancenot). D’ailleurs, cela n’a pas l’air de déranger certains concitoyens de voir une ou deux banques déposer leur bilan.

Mais allons, réveillons nous !!!

Si tel est le cas, notre économie s’effondrerait: Non seulement l’économie de marché, mais tout le système, dans sa globalité, qu’il soit communiste ou capitaliste. Les moyens de paiement seraient inutilisables (autant les cartes de crédit que les chèques). Le système d’échange classique d’un bien (ou d’un service) contre une rétribution monétaire s’écroulerait. Nous reviendrons à une économie de troc, et l’avenir serait réellement moins rose. En effet, que l’on soit capitaliste, libéral, socialiste ou même extrémiste (de droite ou de gauche, sauf anarchiste ou autre débile profond), nous avons tous des objectifs communs: être heureux, pouvoir échanger (cela touche autant la culture que l’achat purement mercantile), profiter de loisirs (et pouvoir utiliser notre temps non travaillé à des activités qui nous rendent heureux), être rétribué pour notre travail (quitte à la partager ensuite ou en faire profiter une collectivité ou un groupe plus large), être en bonne santé (et pouvoir bénéficier des meilleurs soins au monde) et être éduqué et éduquer nos enfants (similaire à la santé, on recherche le meilleur pour son savoir et pour l’éducation de la chair de sa chair).

Cependant, si l’on revient en économie de troc, suite à la faillite du système, ces objectifs seraient altérés du fait de frictions trop fortes à chaque échange. Dans une économie de troc strict, il se peut qu’aucun échange n’ait lieu car il se peut qu’aucune coïncidence des préférences (ou des besoins) entre certains agents se produise. L’introduction de la monnaie permet à chaque producteur (prestataire de services) de fixer un prix pour ses produits (services) afin qu’une personne lui achète un produit (service) dont le troc ne lui aurait pas permis de jouir. Par la suite, l’argent gagné par ce producteur (prestataire) conséquemment à cette vente lui permet de satisfaire ses préférences en achetant ce qui lui fait envie. Ainsi, l’introduction de la monnaie facilite la vie des individus. Ne revenons pas au statut économique de l’homme des cavernes par manque d’interventionnisme en temps de crise ou par idéologie.

Au fait, pourquoi l’homme des caverne n’avait-il pas besoin de monnaie ? Dans la préhistoire, l’homme vivait en petits groupes, au sein desquels la variété des consommations et la spécialisation étaient très faible : tous les hommes chassaient et rapportaient le produit de leur chasse au clan. Comme les produits de la chasse étaient homogènes, il n’y avait pas besoin de monnaie pour faciliter les échanges.

Économie-Finance.com

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5 comments for “Droit de réponse

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