Crise: derrière ou devant nous ?

Le calme commence à revenir sur les marchés financiers. Un calme apparent ou d’apparat, comme vous voudrez, mais il est bel et bien revenu. Enfin! devrait-on dire après le cyclone monétaire et financier de ces 12 derniers mois (eh oui, la crise fête sa première bougie même si elle devrait fêter sa deuxième selon les économistes ayant tiré la sonnette d’alarme dès 2007).

Alors on est tous heureux, et tout le monde est content, des traders aux hommes politiques… et pourtant. Pourtant, ils n’ont pas l’air d’être content, et cela se comprend. Ce calme, c’est celui qui est juste avant la tempête, celui qui précède et qui suit la tempête. Une sorte d’œil du cyclone: on se fait mal en y entrant, on est bien dedans, mais un jour, il va bel et bien falloir en sortir, et la sortie fait la même sensation que l’entrée: mal !

Et pour couronner le tout, une pandémie d’un cochon mexicain vient brider les anticipations économiques et surtout le moral des agents. Nous sommes gâtés. A peine la terrible crise financière s’estompe-t-elle que la terrible maladie s’abat sur l’humanité. On se demande ce que nous réserve 2010: La faillite de la moitié des entreprises automobiles qui n’ont pas sues se reconvertir ? La guerre en Iran ? La re-guerre en Irak ? Le chômage ? La mort de ma grand mère en période de déflation grippant la politique monétaire ?

Creusons.

Si la première partie de la crise est passée de manière certaine, cette même certitude penche vers une deuxième vague, confirmée par la grippe des « cochonnes » (qui peut amoindrir le PIB mondial à venir (négatif) de 0,2 à 1,2%) et les tensions sur les matières premières. D’ailleurs, une récente étude du NBER (National Bureau of Economic Research) confirme la survenue d’une crise financière à la suite d’une forte hausse des matières premières. Cette hausse serait en fait un signe précurseur, un signal assez fiable d’ailleurs, cqfd les 100 dernières années.

Un petit résumé de la publication de James Hamilton (2009): « This paper explores similarities and differences between the run-up of oil prices in 2007-08 and earlier oil price shocks, looking at what caused the price increase and what effects it had on the economy. Whereas historical oil price shocks were primarily caused by physical disruptions of supply, the price run-up of 2007-08 was caused by strong demand confronting stagnating world production. Although the causes were different, the consequences for the economy appear to have been very similar to those observed in earlier episodes, with significant effects on overall consumption spending and purchases of domestic automobiles in particular. In the absence of those declines, it is unlikely that we would have characterized the period 2007:Q4 to 2008:Q3 as one of economic recession for the U.S. The experience of 2007-08 should thus be added to the list of recessions to which oil prices appear to have made a material contribution. » Lire la suite de Causes and Consequences of the Oil Shock of 2007–08

Vous l’aurez compris, ce n’est pas fini. La pandémie et les prix instables, tant des matières premières que des risques encore réels de déflation, pèseront sur la fin de l’année 2009 et bien entendu sur le début de l’année 2010. La question est de savoir comment vont se former dans les semaines à venir les anticipations des agents et des market makers. De plus, la structure de l’économie, tant mondiale que nationale ou européenne, est en pleine mutation. De l’automobile, où de grands changements sont à prévoir, à la Pharmacie ou l’informatique, des bonnes et des mauvaises nouvelles vont profondément influencer la structure à venir de l’économie et du tissu de l’activité.

Pour clore cette mise en garde, regardez autour de vous. Vous voyez le beau-temps du début de l’automne, moi je vois des chômeurs, tout plein de chômeurs. Pas uniquement en France, ça, j’ai l’habitude. Je les vois aux USA, en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Russie, en Chine, en Inde, en Angleterre etc…

Vous allez me prendre pour un paranoïaque, et je ne contesterai pas. Mais si il s’avère que ce diagnostic prend pied dans la réalité économique dans les semaines ou les mois à venir, ma paranoïa sera vite oubliée au profit de… votre recherche d’emploi 😉

Bon courage à toutes et tous…

JB

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2 comments for “Crise: derrière ou devant nous ?

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