Par Philippe Aghion
De nombreuses et récentes contributions ont cherché à expliquer pourquoi des différences de productivité persistaient entre les pays riches et les pays pauvres et pourquoi certains pays s’éloignent de la frontière technologique mondiale, que ce soit en termes de PIB par tête ou de croissance, tandis que d’autres au contraire la rejoignent.
Dans cet article, nous analysons l’impact des imperfections du marché du crédit sur la performance relative de croissance d’un pays et sur la convergence ou la divergence des économies, suivant l’observation de Lucas selon laquelle les flux de capitaux ne vont pas des pays riches vers les pays pauvres alors que le rendement marginal du capital est plus élevé pour ces derniers. Nous analysons également l’interaction entre les imperfections du marché du crédit et les politiques macroéconomiques.
Nous montrons que l’interaction entre le développement financier et les variables macroéconomiques comme la productivité ou la volatilité macroéconomique dans des régressions reliant croissance et finance est riche en conclusions empiriques, par exemple sur la convergence et la divergence ou sur les effets sur la croissance des politiques macroéconomiques contra-cycliques.