Analyse et évaluation de l’entreprise

Étudiez l’entreprise et préparez l’avenir.

L’audit
Il peut intervenir à deux moments différents:
– Avant tout protocole d’accord sur la cession : Ceci n’est pas toujours accepté par le cédant. Cela peut se concevoir lorsque des éléments majeurs doivent être vérifiés avant la reprise.
– Après la signature d’un protocole d’accord, qui dans ce cas précisera très finement l’étendue de l’audit, et les conséquences de certains de ses résultats.

Dans tous les cas, un audit est nécessaire. Le repreneur est en effet considéré comme un professionnel qui doit faire preuve de prudence. Il lui appartient de prendre toutes ses dispositions pour vérifier la valeur des éléments qui lui sont cédés. En ce sens, l’audit est nécessaire même pour la très petite entreprise. Il sera réduit dans son périmètre, mais il demeure nécessaire.

Le diagnostic préalable
La première chose avant de s’engager dans un audit est d’analyser les causes de la cession :
– Cette cession est elle réellement envisageable?
– Le cédant y est il prêt ?

Il est dans le cas contraire inutile de s’engager dans un processus coûteux. L’analyse des causes de la cession permet également d’envisager les besoins du cédant et donc la proposition à faire au cédant, aboutissement de l’audit.

La demande de documents de base
Très vite, il conviendra d’être fixé sur l’entreprise cible par la remise d’un extrait Kbis de la société ou d’un extrait Kbis pour les personnes physiques, ou d’une inscription SIRENE. Si possible, les statuts seront sollicités, ainsi que la liste actuelle des associés. Egalement la production de la DAS sur laquelle figurera les prélèvements de l’année précédente du dirigeant sera sollicité.

Lorsque la société a un commissaire aux comptes, une copie de son dernier rapport sera demandé. Seront également demandé les liasses fiscales des trois derniers exercices. Le repreneur demandera également la liste des engagements de caution pris par le dirigeant, ainsi que les cautions et autres garanties souscrites par la société pour des tiers

Le but du diagnostic est de déterminer les forces et les faiblesses de l’entreprise cible. Les forces doivent être repéré pour savoir dans quelle mesure la cession ne va pas nuire à ces forces.

Si l’encadrement est une force, comment va t’il réagir à la cession ?

Les faiblesses doivent également être vu sous un angle constructif : il ne sert à rien de reprendre une affaire qui ne dispose que de faiblesses, car sa valeur de cession est déjà importante. Le gain de valeur que le repreneur peut espérer dépend beaucoup de sa capacité à valoriser les faiblesses de l’entreprise pour en faire des forces. C’est dans les faiblesses actuelles et leur résolution que le repreneur peut attendre une progression du Chiffre d’affaire et une progression de la valeur de l’entreprise.

L’analyse financière & fiscale
L’analyse des comptes de résultats : On déterminera sur 5 ans les évolutions financières de l’exploitation de l’entreprise :
– L’évolution en pourcentage de la vente et des autres produits et des stocks en Hors taxe
– Les consommations.
– L’évolution de la marge brute ou valeur ajouté.
– L’évolution des charges d’exploitation hors amortissements et provisions.
– L’excédant brut d’exploitation.
– L’évolution des amortissements provisions et produits financiers.
– Le résultat courant avant impôt.
– L’impôt sur les bénéfices et le résultat exceptionnel.
– La capacité d’autofinancement.

Cette analyse permet d’établir quels peuvent être les revenus attendus de l’entreprise, la phase économique dans laquelle elle se trouve. L’analyse des bilans à son stade simplifié vise à mettre en rapports les bilans sur les 5 dernières années et à noter l’évolution de leur grande masse. Après cette analyse, on doit établir également les besoins de trésorerie de l’entreprise. Ces besoins, sur le long terme peuvent être établi par les calculs suivants :

Le fond de roulement (FR) à un moment donné vaut :
Capitaux permanents – Immobilisations nettes LL

Le besoin en fond de roulement (BFR) vaut :
Stocks moyens HT + Créances clients TTC – Crédit fournisseurs TTC

La trésorerie vaut :
FDR – BFR

L’analyse fiscale et sociale
Elle portera sur :
– La vérification du caractère légal du régime d’imposition choisi
– La production des dernières déclarations fiscales et sociales de l’entreprise

Elle ne peut que difficilement être menée sans le concours d’un spécialiste à un stade ultérieur. Un tel diagnostic permet de déterminer si le prix demandé par le cédant est réaliste par rapport à l’actif de l’entreprise et son passif. Une partie consacrée à l’analyse financière du prix demandé par rapport aux revenus dégagés par l’entreprise et non nécessaires à l’activité de l’entreprise est incontournable.

Analyse juridique et matérielle de la valeur de l’entreprise
On vérifiera notamment :
– l’existence de l’entreprise ;
– Les garanties et avals donnés par le chef d’entreprise
– l’existence des contrats d’assurance.

Vous pourrez vous reporter aux documents du Centre de documentation et d’information de l’assurance en cliquant ici.
– l’existence des baux et de leur régime
– l’existence éventuelle d’actes de propriété immobilière s en cas de cession partielle d’activité, conformément à l’article L122-12 du code du travail. Il conviendra de vérifier les avantages conventionnels ou même issus d’usage de l’entreprise

Analyse commerciale de la position de l’entreprise
Là le repreneur devra déterminer :
– Quelle est la position de l’entreprise sur son marché : ancienneté, expérience, parts de marché.
– L’évolution générale de ce marché : concurrence, taille ; produits.
– L’évolution de son environnement: le marché est il stable ? ou soumis à des réglementations changeantes ?

Il tentera de répondre aux questions suivantes :
– Quelle est la dimension du marché potentiel ? Comment évolue t’il ?
– Quelle est la structure de sa clientèle ? Dépendance ou non de clients
– Dépend il d’un produit ? Que vaut ce produit sur le marché ?
– La politique de prix de l’entreprise est elle adéquate ?
– Quelle est la méthode distribution actuelle ?
– Quelles sont les méthodes de promotion et de publicité actuelles ?
– Quels sont les fournisseurs actuels ?

Pensez à ce que peut devenir l’entreprise demain

Avec cette analyse, le repreneur doit penser à ce qu’il pourra faire de l’entreprise dans les prochaines années. L’analyse sociale de l’entreprise comporte des questions essentielles pour sa pérennité :
– Evaluation de la compétence des salariés et détermination attentive des « hommes clés ».
– Menaces de conflits sociaux.
– respect des règles d’hygiène et de sécurité.
– Légalité des contrats et des rémunérations appliquées.
– Evolutions des normes sociales à mettre en œuvre.

Les besoins de l’entreprise pour assurer sa pérennité à l’issue de la reprise : compte tenu des analyses effectuées, quelles sont les besoins de l’entreprise (recrutement, cash, formation, investissement…).

Elle permettra de:
– Déterminer l’évaluation des immobilisations, afin de vérifier leur valorisation,
– D’établir les besoins d’investissements de l’entreprise dans les prochaines années,
– De déterminer la valeur et la réalité des stocks,
– De préciser le montant des avances en compte courant aux associés actuels,
– D’évaluer le caractère permanent des normes comptables utilisées,
– D’évaluer les risques de reprise fiscale ou sociale dans les 4 années de la cession,
– De repérer la possibilité d’engagement hors bilan.

L’analyse fiscale portera sur le caractère non contestable du régime d’imposition actuel Une seconde partie du diagnostic peut conduire à envisager des modalités de reprise qui soient fiscalement favorables.

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